Umberto Eco
« Karavan renouvelle ce paysage d’une façon extraordinaire. Ce n’est pas la première fois mais ici cela prend une signification différente.
« Karavan renouvelle ce paysage d’une façon extraordinaire. Ce n’est pas la première fois mais ici cela prend une signification différente.
« L’ordre géographique de l’Île de France est simple : des ondulations parallèles au bassin de la Seine entaillées par les principaux affluents du fleuve. Dans cette direction s’insèrent les grands tracés urbains, Champs Elysées et Plaine de Versailles.
« L’Axe majeur, aujourd’hui, est pour ses habitants le symbole même de Cergy-Pontoise.
Dialogue mouvant, aux multiples allers et retours, sans point fixe autre que celui de maintenir l’esprit général d’une conception de départ, Dani Karavan franchit le cap d’un travail d’équipe exemplaire sans commune mesure avec les conditions d’insertion de ses travaux antérieurs :
« L’Axe majeur est en premier lieu la modulation plastique d’un terrain entre ville et campagne. C’est du point de vue historique la tentative réussie de démocratiser et d’humaniser pour notre société les axes hiérarchiques des jardins baroques.
« Le cas de Cergy-Pontoise est à bien des égards unique, ne serait-ce que par la beauté du site de la vallée de l’Oise dans lequel la ville a été implantée et par la force du travail de Dani Karavan.
«À la suite de tant d’artistes qui, depuis la préhistoire, se sont acharnés de génération en génération à contraindre les formes naturelles, à réduire leur exubérance, à les ramener à la rectitude d’un ordre cosmique idéal, Dani Karavan inscrit dans le paysage les signes de l’homme, c’est-à-dire ceux, à la fois, de la raison et du sacré.
Conscient de la valeur de l'Axe majeur en tant que symbole de la paix, Elie Wiesel s'est rendu sur le site dans les années 1990
« Les hommes ne sont pas sortis indemnes de cette expérience rare et exigeante, peut-être proche de celle des bâtisseurs des cathédrales au moyen âge :
« En quittant la propriété, nous nous arrêtâmes sur la hauteur. L’Oise entraînait le reflet des nuages au milieu des champs encore noirs et dans le fond, presque à la ligne d’horizon, se dressait l’église entourée de quelques maisons. C’était beau. Cela nous parut admirable. (…)